C’est vers l’an 1 000 que naît la ville de Saint-Junien. Bâtie autour de l’Abbaye dédiée à Junien, un ermite auquel furent attribués, 500 ans plus tôt, divers miracles. Aujourd’hui, tous les sept ans, les reliques de Junien et d’Amand, autre saint fondateur de la ville, sont présentées lors des Ostensions. Cette manifestation cultuelle et culturelle attire des milliers de visiteurs.

JUNIEN ET AMAND

Amand habite seul l’ermitage qu’il a fondé. Il reçoit Junien, un jeune noble, attiré par la réputation de ce sage qui mène une vie austère et mortifiée. Le 25 juin 500, Amand décède et Junien continue de vivre en solitaire sur les bords de la Vienne. Peu à peu, il attire vers lui la foule qui lui attribue des miracles. En particulier celui de la guérison du petit fils de Rorice Ier, futur Rorice II, qui devient son ami.

Le 16 octobre 540, Junien meurt et l’évêque Rorice II ensevelit son corps dans une clairière. Il y fait construire un petit oratoire puis les fondements d’une église.

DE COMODOLIAC…

Au début du VIe siècle, le terrain inculte et désert sur lequel s’élèvera la ville de Saint-Junien se nomme Comodoliac et appartient à l’évêque Rorice Ier. Le nom de Comodoliac évoque un peuplement gallo-romain. Les vestiges d’une voie romaine ont été retrouvés sur la rive gauche de la Vienne. Elle reliait sans doute Limoges à Saintes, en Charente.

Du VIIIe au IXe siècle, s’installent des châtellenies telles que château Morand, Rochebrune, le Châtelard. Elles sont destinées à la défense de l’Abbaye qui est alors dans la plénitude de sa grandeur et de sa richesse. Mais peu à peu les abbés dissipent les richesses de l’Abbaye et l’invasion des Normands achève sa ruine.

En l’an 1 000, la sécularisation de l’Abbaye conduit les chanoines à s’installer hors de ses murs, participant ainsi à la fondation de la ville.

… À SAINT-JUNIEN

A partir de 1 100, l’église et la ville prennent officiellement le nom de Junien.

La ville se développe rapidement mais dès le XIIe siècle, du fait des troubles fréquents causés par des troupes armées, elle s’entoure de murailles. Celles-ci sont composées d’un chemin de ronde intérieur et de quatre portes principales : porte du pont levis, porte du cimetière, porte de la voie du pont et porte Saler. A l’intérieur, les habitants se positionnent le long des quatre rues principales. Des cours et des jardins sont accessibles par un enchevêtrement de ruelles tortueuses.

Au XIIIe siècle, la ville se construit rapidement à l’intérieur des murs mais aussi progressivement à l’extérieur. Les habitants s’installent le long du faubourg Pont-Levis en direction de Limoges, du faubourg Saler vers l’Atlantique et du faubourg Notre-Dame vers Rochechouart.

La décision de démolir les remparts est prise sous Turgot, intendant de la généralité de Limoges entre 1761 et 1774. Les fossés sont alors progressivement comblés et seules subsistent actuellement les tours de deux anciennes portes d’enceinte : la « Tour du Bourreau » et la « Tour du Bœuf ».